Développement durable : une opportunité pour les pharmacies
12 juillet 2016LA LOI TRAVAIL : CE QUI VA CHANGER DANS VOTRE QUOTIDIEN
30 septembre 2016La dégradation de leurs marges, la remise en cause du monopole de la délivrance des médicaments, l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la distribution du médicament mettent les pharmaciens dans une position difficile et les contraignent à réfléchir à de nouvelles stratégies de vente pour percevoir de nouvelles rémunérations. Déjà depuis le 1er janvier 2015, de nouvelles opportunités ont vu le jour. Et, justement pourquoi ne pas profiter de ce contexte délicat et des attentes des français demandeurs de nouveaux services pour se concentrer sur votre coeur de métier : le service et le conseil d’un professionnel de santé comme nouvelle rémunération.
Les nouvelles rémunérations déjà mises en place
Depuis janvier 2015, de nouvelles rémunérations sont venues compléter les salaires des pharmaciens :
- L’honoraire de dispensation par boîte : les pharmaciens perçoivent 0,82€ TTC pour chaque boîte de médicament remboursable délivrée prescrite ou non. Depuis janvier 2016, ce montant a été réévalué à 1,02 € par boîte.
- L’honoraire pour ordonnance complexe : il s’applique aux ordonnances mentionnant au moins cinq lignes différentes de spécialités pharmaceutiques remboursables. Depuis le 1er janvier 2015, cet honoraire s’élève à 0,51€ TTC par dispensation. Il s’ajoute à l’honoraire de dispensation par boîte.
- Depuis juin 2016, une rémunération spécifique est attribuée pour la transmission des numéros d’identification des prescripteurs hospitaliers au répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS). Le montant de la contribution est fixé à 0,15 euro par RPPS transmis jusqu’à 1 000 numéros communiqués à l’assurance maladie. Celui-ci passe à 0,12 euro entre 1 001 et 2 000 numéros transmis, à 0,10 euro pour la tranche de 2001 à 3 000 numéros et à 0,07 euro pour celle de 3 001 à 4 000. Enfin, au-delà de 4 000 numéros envoyés, l’indemnisation est fixée à 0,05 euro.
- Les rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP) récompense presque exclusivement l’effort de substitution des pharmaciens sur les génériques. En 2015, elle était équivalente à environ 6 000€/pharmacie (moyenne)
Dorénavant, avec les entretiens pharmaceutiques, pour la première fois, dans le cadre de leur mission de santé publique, les pharmaciens perçoivent des honoraires rémunérant le suivi des patients. Les pharmaciens sont éligibles à cette rémunération dès lors qu’ils réalisent au moins deux entretiens pharmaceutiques au cours de l’année civile de référence.
Passé la première année d’accompagnement, la conduite d’au moins un entretien et de deux évaluations de l’observance sur la base d’un questionnaire disponible sur le portail de l’assurance-maladie ouvre le droit à une rémunération.
Ces entretiens pharmaceutiques ouvrent la porte à la rémunération des pharmaciens en honoraires. Et pourquoi ne pas compléter ce premier dispositif par le développement de nouveaux services aux patients. Avec leurs trois atouts que sont : la crédibilité, l’expérience et la proximité, les pharmaciens d’officine ont pour eux tous les ingrédients qui les rendent indispensables à la prise en charge de la santé de leurs patients permettant de répondre à de nouveaux besoins.
Des français adeptes de nouveaux services payants
Les patients réclament toujours plus de services à l’officine. Interrogés par Pharma Système Qualité lors d’une étude fin 2015, 50 000 patients revendiquent la place de la vaccination dans l’officine. Ils plébiscitent également les tests de dépistage et les tests de diagnostic sont cités par plus de la moitié des personnes consultées. Le pharmacien est également pressenti pour offrir des rendez-vous personnalisés de prévention. Conscients des compétences de leur pharmacien considéré comme un professionnel de santé de proximité, ils sont aussi plus d’un tiers à être prêts à payer pour ces services.
Des retours patients/clients qui viennent conforter les axes d’évolution qui ont été identifiés ces dernières années pour faire évoluer le modèle économique de la pharmacie plutôt vers la valeur ajoutée du pharmacien que dans le délivrance des boites.
Une orientation nécessaire en lien aussi avec le profil des futurs patients qui franchiront les portes de la pharmacie. L’émergence de patients moins fidèles, mieux informés, inquiets pour leur santé et plus exigeants implique une profonde réflexion et une adaptation de la profession aux nouveaux modes de « consommation » de la santé notamment dans les domaines de la prévention et du suivi des traitements. Cette restructuration inéluctable, basée sur le réseau des croix vertes, bien réparti en France, sera aussi à l’avenir un avantage considérable en matière de coût de santé publique pour faire face au vieillissement de la population.
Ces opportunités pour le pharmacien sont de très bonnes nouvelles et leur offrent de nouvelles perspectives de rémunération. Cependant, reste à définir le prix de ces nouveaux services et à les faire payer aux patients ? Les pharmaciens seront-ils à l’aise avec cette demande de rétribution qui est très loin de leur pratique et de leur relation avec les patients ?
Par ailleurs, une autre question se pose notamment pour les petites pharmacies : comment développer ces nouveaux services avec un seul titulaire à l’officine ?