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Avec la montée en puissance des médicaments chers dans le chiffre d’affaires (CA) des officines, la valorisation exprimée en pourcentage du CA a pris du plomb dans l’aile. Cet indicateur continue cependant de faire référence auprès des vendeurs.
Par conséquent, les Experts de la transaction ont dû faire évoluer ce mode de valorisation.
En trois ans, la part des produits chers dans le chiffre d’affaires (CA) médicaments des officines est passée de 20 à 35 %, voire à 40 ou même 50 % dans des pharmacies qui réalisent 90 % de leur CA sur la TVA à 2,1 %. Une valorisation en pourcentage du CA ne veut donc plus rien dire car une officine de 2 millions d’euros de CA qui vend 25 % de produits chers margera à 32 %, la même, avec 40 %, margera, elle, à 26 %.
Pour que ce mode de valorisation continue d’avoir du sens, les Cabinets de Transaction et les Experts-Comptables ont adapté leurs pratiques. « Dans la majorité des dossiers que nous recevons, les médicaments coûtant plus de 1 930 € sont systématiquement retirés du CA. C’est la même chose pour la part des médicaments chers, à plus de 150 €, lorsque celle-ci est supérieure aux moyennes habituelles », observe Jérôme Capon, directeur du réseau Interfimo.
Retraiter le CA en fonction des produits
Sur la TVA à 0 %, les approches ont aussi évolué. « En 2020, 2021 et 2022, les ventes liées au Covid-19 avec leur marge à 80 % avaient fait exploser les CA des officines, rappelle François-Xavier Coussin, expert-comptable et commissaire aux comptes associé du cabinet Burette. Nous retirions donc ce CA et la marge reconstituée dans le calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE) car cela faussait la rentabilité.
En 2023, le poids de la TVA à 0 % s’est sensiblement dégonflé. Et comme elle concerne désormais essentiellement des activités récurrentes comme la vaccination, nous ne les enlevons plus. » De son côté, Interfimo continue, lui, de retraiter l’activité « Covid-19 ». « Même si elle ne représente plus grand-chose, nous demandons systématiquement aux cabinets les états de marge dégressive lissée afin de retrouver la ventilation des taux de TVA et de pouvoir la retraiter si nécessaire », souligne Jérôme Capon.
Les sites internet marchands font, eux, l’objet d’un traitement à part. « Nous ne tenons pas compte de ce CA dans la détermination du prix de vente d’une officine, confie Jean-Luc Guérin, président de Pharmathèque. Il fait en général l’objet d’une négociation spécifique, en sachant que certains acheteurs n’en veulent pas. » Les ventes générées par les collectivités subissent le même sort. « Lorsque le marché n’est pas contractualisé, nous retirons généralement de la valorisation la totalité du CA et la marge correspondante dans I’EBE, souligne François-Xavier Coussin. Si la relation est contractuelle ou que la pharmacie est seule au village pour livrer l’établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes de la commune, nous les valorisons en moyenne entre 40 et 60 % du marché. »
Le critère de l’EBE pas encore standard
Si la valorisation en pourcentage du CA continue de faire autorité, quand ce dernier est correctement retraité, tous les experts s’accordent pour dire que l’EBE devrait prendre le relais.
« L’approche en multiple de l’EBE retraité de la rémunération de l’exploitant et de ses cotisations sociales obligatoires et non obligatoires s’est d’ailleurs imposée comme l’un des deux indicateurs de valorisation dans les statistiques d’Interfimo, observe Jean-Luc Guérin. Cette méthode a le mérite d’être plus simple, puisqu’ellé ne nécessite pas de neutraliser les produits chers, et d’être aussi plus juste car elle donne un aperçu fidèle de la rentabilité. » Le problème, c’est que beaucoup de pharmaciens restent attachés à la valorisation en pourcentage du CA. « Lorsque vous demandez à un vendeur combien vaut sa pharmacie, trois fois sur quatre, il vous répondra en pourcentage du CA. Il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir pour que l’EBE s’impose comme le critère standard »
Article Moniteur du 13/01/2023
Depuis + de 35 ans, Pharmathèque a vendu plus de 4 000 officines et installés plus de 5 000 pharmaciens. Sur les 4 dernières années, elle réalise tant sur la France métropolitaine que sur l’Outre-Mer français , 100 transactions par an, + de 150 titulaires installés seuls ou en association chaque année. Actuellement, Pharmathèque détient un portefeuille de 500 mandats de vente(tout secteur concerné) et 2 000 acheteurs référencés.