Vente d’une pharmacie de plus de 3,5 Millions d’euros
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22 octobre 2020PUBLIÉ dans le Moniteur des Pharmacies N° 3329 DU 04/07/2020
« Je suis devenue titulaire avec l’aide du fonds CAVP »
En complément du financement de sa banque, le soutien apporté par la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) a permis à Sacha Meimoun de devenir titulaire sans délai.
Récit. Par François Pouzaud
Sacha Meimoun, 26 ans, toute jeune diplômée de la faculté de pharmacie de Marseille (Bouches-du-Rhône), ne pensait pas devenir
titulaire après un an d’assistanat. Elle comptait s’installer, bien sûr, mais seulement vers la trentaine. Jusqu’au jour où sa cousine, Yona Meimoun, guère plus âgée, lui propose de s’associer et d’acquérir en société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) une pharmacie de taille moyenne au parc Dromel, non loin du stade Vélodrome.
Elles peuvent compter chacune sur un prêt de leurs parents de 75000 €. Avec l’aide du Cabinet Pharmathèque, le projet est présenté à Interfimo et ne pose pas de problème de financement.
Afin de diminuer le risque financier, le Délégué Régional de ce cabinet de transactions leur conseille toutefois de compléter
leur apport personnel par le biais du fonds professionnel de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), Inter-
Pharmaciens.
Cette aide financière intervient sous forme d’obligations (non convertibles) de quasi fonds propres subordonnés
au prêt bancaire à un taux d’intérêt annuel fixe de 2 %.
« Les prêts familiaux ont été ramenés à deux fois 50 k€, soit 100 k€,et l’aide du fonds de la CAVP a représenté le double de notre apport, soit 200 k€, mais si nous avions voulu, il aurait même pu être triplé (300 k€) et correspondre à 75 % de l’apport global », précise Sacha Meimoun.
Ce complément d’apport a permis de baisser le montant de l’emprunt de la banque de 1,6 M€ à 1,4 M€ sur douze ans. La mensualité de remboursement (« allégée » à 8000 €) est ainsi plus douce pour la trésorerie de l’officine. Le poids de la dette sera très supportable (sauf accident de parcours) puisque le financement de la CAVP est sur 15 ans avec une franchise en capital de douze ans, c’est-à-dire que Yona et Sacha Meimoun ne commenceront à rembourser leur dette à la CAVP qu’une fois le crédit bancaire éteint.
Étude et mise à l’étude
Le fonds de la CAVP est géré par Esfin gestion, spécialiste du financement en fonds propres des entreprises de l’économie sociale et solidaire.
« La première prise de contact a été téléphonique, l’interlocuteur d’Esfin gestion nous a interrogées sur notre projet d’installation, notre parcours, nos compétences et nos motivations et s’est montré très pointilleux sur les chiffres de la pharmacie (chiffre d’affaires global et par taux de TVA, marge, etc.) et leur évolution : pourquoi le chiffre d’affaires a baissé, pourquoi à telle période la marge ne s’est pas maintenue… »,
raconte Sacha Meimoun. Afin d’obtenir un premier avis d’éligibilité, les compléments d’informations demandés et les échanges ultérieurs se sont déroulés par courriel.
Après cette première étape (étude de préfaisabilité), les deux cousines ont rencontré à Paris les équipes d’Esfin gestion pour la présentation et la mise à l’étude de leur projet de financement.
« Esfin gestion nous a d’ailleurs fait remarquer notre connaissance insuffisante des chiffres de la pharmacie. Nous l’avons pris plus comme un conseil que comme un reproche. »
Une fois le financement accordé (sous deux mois), les échanges entre Interfimo et Esfin gestion pour la mise en place des financements et le déblocage des fonds se sont déroulés sans la présence des deux pharmaciennes, mais en lien avec Pharmathèque. Et elles ont tout simplement pris possession de leur pharmacie le 2 septembre 2019.